L’histoire de l’absinthe
Au Val-de-Travers, mon histoire a commencé dans la seconde moitié du 18e siècle avec l’ouverture de distilleries artisanales puis, surtout, avec celle, à caractère industriel, de Daniel-Henri Dubied et de son gendre Henri-Louis Pernod, à Couvet, en 1797-1798.
Le village de Boveresse s’identifie depuis deux siècles à la culture (25 à 30 hectares), au séchage (au moins 3 hangars de dessiccation) et au conditionnement de la grande et de la petite absinthe, ainsi qu’à ceux de la menthe poivrée, de l’hysope et de la mélisse, cinq des quelques dix plantes aromatiques entrant dans la recette du véritable extrait aujourd’hui défendu.
Dès lors, il allait presque de soi que les autorités locales, en plus du boeuf d’or (jaune) lampassé de gueules (à la langue rouge) et des deux ponts d’argent (blanc) de leurs armoiries d’azur (bleu), choisissent un jour comme en-tête symbolique et porteuse du papier à lettres officiel de la commune (et des enveloppes !) deux témoins de ce prestigieux passé agro-industriel : une branche fleurie d’artemisia absinthium, c’est-à-dire de grande absinthe, et la silhouette du grand séchoir du lieu-dit « Aux Cises », classé monument historique en 1998 et propriété du Musée régional d’histoire et d’artisanat du Val-de-Travers qui, bientôt, pourrait – et devrait – en faire la « Mecque » mondiale de la Fée verte.
A ces signes distinctifs liés l’héraldique et à l’artémisophilie, le Conseil communal n’a pas hésité à une mention identitaire, en latin: antiquum caput absinthii, à ajouter en français « ancienne capitale de l’absinthe ».
La fabrication de l’extrait d’absinthe a rapidement essaimé dans plusieurs autres villages de la région (Travers, Môtiers, Fleurier, Les Verrières).